C'est L'Été - Robert Casanova
La fête de la musique
Et ses sons éclectiques
Nous annonce bruyamment
Le début du bon temps.
Elle veut donner l’indice
Des fins de sacrifices,
L’arrivée des vacances
Et des grandes transhumances,
Celui des belles sandales,
Des plongeons et des bals,
Des gaies nuits satinées
Et des grasses matinées.
Elle annonce l’interlude
De nos tristes habitudes
Et des heures sans couleur
Bercés par le labeur.
Notre folle testostérone
Elle aussi fanfaronne :
« Enfin l’été revient,
Ah que çà fait du bien ! »
De nombreux collégiens
Et quelques lycéens,
Sans attendre ce signal,
Ont déjà mis les voiles.
Si le soleil urbain
Accepte son turbin,
Les rues osent s’égayer
De tenues bariolées.
Gentiment au début
Puis parfois plein d’abus,
Lâches bermudas bouffants
Côtoient robes au vent.
Chacun range au vestiaire
Ses vieux habits d’hiver
Et retrouve, telles qu’hier,
Ses chères tenues légères.
Il est alors urgent,
Pour les plus négligents,
De vouloir sans retard
Perdre un peu de leur lard.
Si brûle la canicule
Où seul l’air chaud circule,
Alors même les plus prudes
Peu à peu se dénudent.
Bientôt le Tour de France
Va donner la cadence
Des doux mois de plaisirs
Dans d’autres airs qu’on respire.
Sur toutes les autoroutes,
On roulera coûte que coûte,
Laissant avec dédain
Les décors citadins.
Toutes ces autos fumantes
S’arrêteront contentes
D’avoir rejoint rivages,
Campagnes ou frais alpages.
Certains trouveront cool
De retrouver la foule
Dans des campings bondés
Ou des sites dégradés
Quand d’autres seront enclins
A fuir le monde malin
En cherchant des lieux calmes
Pour recharger leur âme.
Comme l’été c’est le temps,
Des feux de la Saint Jean
Jusqu’aux premières vendanges,
Des fêtes qui mettent aux anges,
Chacun voudra y vivre
Des veillées qui enivrent
Dont seuls les orages noirs
Rappelleront l’illusoire.
Sur les plages des rivières,
Des lacs ou bien des mers
Fleuriront les maillots
Pour flirter avec l’eau.
Quand les plus courageux
S’agiteront furieux,
D’autres plus molassons
Farnienteront sans façon.
A l’ombre de parasols
Ou sous des palmes molles
S’abriteront les murmures
De bonheurs sans brûlure.
Munis de noires lunettes
Et casquette sur la tête,
Se tenteront les visites
De quelques jolis sites.
Au terrasses des cafés
Se goûteront les bienfaits
De glaces ou de boissons
Avec ou sans glaçons.
Et pendant ces beaux jours,
Jailliront des amours
Dont les promesses ne durent…
Que ce que l’été dure.
Ampaza le 15/07/05
Je suis Robert Casanova, poète contemporain, et dans mon poème C’est l’Été, je cherche à capturer l’essence d’une saison où tout semble vibrer sous la chaleur et la lumière. L’été, pour moi, est un souffle puissant, un moment où la nature explose en couleurs et en sensations, mais aussi un temps de calme, où les journées s’étirent dans une lenteur douce. À travers mes vers, j’explore cette dualité, entre le tumulte et le silence, cette période où l’on ressent une intensité presque palpable dans l’air. J’aime l’idée que l’été est à la fois une invitation à la contemplation et un appel à l’évasion, un moment où tout se libère. Dans C’est l’Été, j’essaie de faire écho à cette énergie de la saison, tout en la teintant d’une douce mélancolie, comme un souffle léger porté par la brise chaude.