Un éclair, un grand bruit. - Victor Rocca

Un éclair, un grand bruit. Et le robuste pâtre

Comme un quartier de roc est tombé foudroyé.

Sa mule est morte aussi; sur le gazon mouillé,

Stupides de terreur, nous l’avons vu s’abattre.

Les griffons au poil dur ont cessé de s’ébattre;

Ils hurlent maintenant, sur leurs jarrets ployés;

Dans le grand parc, là-bas, les moutons, effrayés,

S’agitent près des boucs têtus qui vont se battre.

Et l’Alpe gardera le berger provençal

Dans sa terre brutale; et les troupeaux paisibles

Sans lui retourneront au village natal.

Dévalez, ô brebis, des sommets impassibles;

C’est le retour; votre toison, houleuse mer,

Des doigts la fileront tristement cet hiver…

 

Date de publication inconnue

Victor Rocca, poète observateur de la nature et des hommes, se distingue par son écriture vivante et poignante, où il capte les instants de la vie quotidienne au cœur des paysages de la Côte d’Azur. Dans Un éclair, un grand bruit, il dépeint avec intensité un événement tragique, où la foudre frappe un berger et sa mule, plongeant la scène dans un climat de terreur. Son poème évoque non seulement la violence de la nature, mais aussi la fragilité de l’homme face à elle. Rocca parvient à fusionner une ambiance dramatique avec une profonde compréhension du lien entre l’homme et la terre, en particulier dans les montagnes de la Provence. Ses vers, empreints d’émotion, révèlent son respect pour la nature et la vie rude des bergers, tout en célébrant la beauté brutale et majestueuse des paysages méridionaux.

Panier
Retour en haut