À une jeune Marseillaise - François Coppée

Paris, certes, est une merveille ;

Mais, s’il pouvait avoir

Vos yeux de diamant noir,

Il serait un petit Marseille.

 

Publié en 1911 dans le recueil Sonnets intimes et poèmes inédits.

François Coppée (1842-1908), poète parisien au lyrisme accessible, a marqué la littérature française par son évolution stylistique et son ancrage dans le quotidien. D’abord proche des Parnassiens avec Le Reliquaire (1866), il s’en détache pour explorer une poésie intimiste, dépeignant avec tendresse les humbles et les scènes urbaines. Fonctionnaire puis archiviste à la Comédie-Française, son élection à l’Académie française en 1884 consacre une carrière jalonnée de succès populaires, comme Les Humbles (1872). Son engagement nationaliste lors de l’affaire Dreyfus nuance cependant son image.

Parmi ses poèmes d’amour, À une jeune Marseillaise (publié à titre posthume en 1911 dans Sonnets intimes et poèmes inédits) incarne cette simplicité émouvante qui transcende les époques. Par un jeu de métaphores urbaines, il compare les yeux noirs de la destinataire à des « diamants » capables de rivaliser avec Paris, transformant la capitale en « petit Marseille ». Ce quatrain épuré, mêlant admiration personnelle et évocation géographique, illustre son talent pour universaliser l’émotion amoureuse. Même dans sa concision, Coppée y capture l’essence intemporelle du désir : une alchimie entre l’individuel et l’imaginaire collectif.

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