Ta foi - Paul Eluard

Suis-je autre chose que ta force?

Ta force dans tes bras,

Ta tête dans tes bras,

Ta force dans le ciel décomposé,

Ta tête lamentable,

Ta tête que je porte.

Tu ne joueras plus avec moi,

Héroïne perdue,

Ma force bouge dans tes bras.

 

Publié en 1926 dans le recueil Capitale de la douleur, Mourir de ne pas mourir

Photographie de Paul EluardPaul Éluard, né Eugène Grindel en 1895 à Saint-Denis, a transformé ses épreuves personnelles en poésie brûlante. Atteint de tuberculose dès l’adolescence, il trouva un réconfort amoureux en Gala, une Russe rencontrée en sanatorium, avant que leur union ne se brise au profit de Salvador Dalí. Son œuvre, marquée par le surréalisme et l’engagement politique, célèbre l’amour comme une force transcendant les éclats de la vie. Dans Ta foi, extrait de Capitale de la douleur (1926), il explore cette tension entre fragilité et puissance : « Suis-je autre chose que ta force ? » interroge-t-il, mêlant métaphores cosmiques (« Ta force dans le ciel décomposé ») et désespoir intime (« Héroïne perdue »). Le poème incarne son style unique, où les images surréalistes et la passion brute révèlent l’éternité de l’amour, même face à l’abandon. Éluard, résistant durant la guerre, a laissé une trace indélébile dans la poésie française, faisant de l’amour un acte de résistance contre l’horreur du monde.

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