Villanelle - Joachim du Bellay
En ce mois délicieux,
Qu’amour toute chose incite,
Un chacun à qui mieux mieux
La douceur’ du temps imite,
Mais une rigueur dépite
Me fait pleurer mon malheur.
Belle et franche Marguerite
Pour vous j’ai cette douleur.
Dedans votre oeil gracieux
Toute douceur est écrite,
Mais la douceur de vos yeux
En amertume est confite,
Souvent la couleuvre habite
Dessous une belle fleur.
Belle et franche Marguerite,
Pour vous j’ai cette douleur.
Or, puis que je deviens vieux,
Et que rien ne me profite,
Désespéré d’avoir mieux,
Je m’en irai rendre ermite,
Pour mieux pleurer mon malheur.
Belle et franche Marguerite,
Pour vous j’ai cette douleur.
Mais si la faveur des Dieux
Au bois vous avait conduite,
Ou, d’espérer d’avoir mieux,
Je m’en irai rendre ermite,
Peut être que ma poursuite
Vous ferait changer couleur.
Belle et franche Marguerite
Pour vous j’ai cette douleur.
1558 dans son recueil Les Regrets.
Je suis Joachim du Bellay, né en 1522, et ma poésie est marquée par une grande admiration pour la nature, la musique des mots et la beauté de la langue française. Dans Villanelle, j’évoque l’été d’une manière simple et mélodieuse, en célébrant la joie de la nature et l’harmonie qui existe entre l’homme et le monde extérieur. L’été, pour moi, est une saison où la vie se déploie dans toute sa splendeur, mais aussi une période de réflexion, de retour à soi. Dans ce poème, je choisis la forme de la villanelle, une forme fixe et musicale, pour exprimer l’intensité de l’été, la répétition des plaisirs simples et le rythme de la nature. Villanelle est une invitation à savourer la beauté des instants présents, à se laisser emporter par la douceur et la lumière de l’été. C’est un poème qui célèbre la simplicité et la force de la nature.