Sonnet pour Nice - Charles Calais

Je suis fils du pays dont rêvent les pucelles;

Comme un printemps les fleurs parfument mon hiver,

Et le ciel est si pur et si tiède en est l’air,

Qu’on y boit en tous temps le vin sous les tonnelles.

 

L’âme s’enivre, et pour rêver devant la mer,

Chose étrange! on entrouvre en janvier les ombrelles;

Jusqu’aux vieillards, qu’on voit protégeant leurs prunelles

De lorgnons noirs. Le ciel flambe comme un feu clair.

 

Aussi tous: fortunés, amants, princes et reines,

Viennent vers mon soleil comme au feu les phalènes,

Abandonnant patrie et foyer. De tous lieux,

 

De tous lieux: Prusse, Écosse, Allemagne ou Norvège

Ils viennent vers le rêve azuré de mes cieux…

Moi, l’hiver, je voudrais voir tomber de la neige.

 

Date de publication inconnue

Charles Calais est un poète qui a su capturer l’essence lumineuse de Nice et de la Côte d’Azur. Dans Sonnet pour Nice, il peint avec délicatesse l’atmosphère envoûtante de cette ville baignée de soleil, où l’hiver ressemble à un éternel printemps. Il y célèbre la douceur de vivre, l’air tiède et le ciel limpide qui attirent voyageurs et rêveurs de tous horizons. Son poème met en contraste cette douceur méditerranéenne avec un désir presque nostalgique de voir la neige recouvrir cette terre azurée. Avec une plume élégante et évocatrice, Calais illustre le charme irrésistible de Nice, un lieu où le temps semble suspendu entre lumière et insouciance. À travers ses vers, il nous invite à ressentir cette magie propre à la Riviera, où la mer scintille et où la beauté du monde semble plus éclatante.

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