Dans le silencieux automne - Paul-Jean Toulet
Dans le silencieux automne
D’un jour mol et soyeux,
Je t’écoute en fermant les yeux,
Voisine monotone.
Ces gammes de tes doigts hardis,
C’était déjà des gammes
Quand n’étaient pas encor des dames
Mes cousines, jadis ;
Et qu’aux toits noirs de la Rafette,
Où grince un fer changeant,
Les abeilles d’or et d’argent
Mettaient l’aurore en fête.
Publié en 1921 à titre posthume, Contrerimes
Je suis Paul-Jean Toulet, né en 1867 à Pau, et si l’on me connaît aujourd’hui pour mes Contrerimes, je n’ai pas toujours suivi un chemin de poète. Ma vie a été marquée par les voyages, les rencontres et un goût certain pour la bohème. Mes années à Paris m’ont plongé dans le monde littéraire, mais aussi dans une existence de plaisirs et d’excès. Dans mes écrits, j’ai cherché à mêler une forme concise à des émotions subtiles, un équilibre entre la légèreté et la mélancolie, qui, je crois, reflète bien mon tempérament. Les Contrerimes, publiées après ma mort en 1921, capturent cette élégance formelle, ce désir de dire beaucoup en peu de mots. Avec des poèmes comme « Dans le silencieux automne », j’espère avoir touché mes lecteurs et laissé une empreinte, même discrète, dans la poésie française.