Hiver, vous n'êtes qu'un vilain - Charles d'Orléans
Hiver, vous n’êtes qu’un vilain,
Été est plaisant et gentil,
En témoin de Mai et d’Avril
Qui l’accompagnent soir et matin.
Été revêt champs, bois et fleurs,
De sa livrée de verdure
Et de maintes autres couleurs
Par l’ordonnance de Nature.
Mais vous, Hiver, trop êtes plein
De neige, vent, pluie et grésil ;
On vous doit bannir en exil.
Sans point flatter, je parle plain :
Hiver, vous n’êtes qu’un vilain.
Date de publication inconnue
Je suis Charles d’Orléans, né en 1394, et mon parcours est celui d’un prince-poète en exil, capturé en Angleterre durant plus de vingt ans. Cet enfermement a façonné ma poésie, qui oscille entre nostalgie et observation des saisons. Hiver, vous n’êtes qu’un vilain est un poème où je personnifie l’hiver, accusant cette saison d’apporter froid et désolation, un écho peut-être de mon propre isolement. Mes rondeaux, simples et mélodieux, continuent de captiver par leur humanité et leur regard tendre, parfois sévère, sur la vie et le passage du temps.