Les feuilles mortes - Jacques Prévert

Oh, je voudrais tant que tu te souviennes,

Des jours heureux quand nous étions amis,

Dans ce temps là, la vie était plus belle,

Et le soleil plus brûlant qu’aujourd’hui.

 

Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,

Tu vois je n’ai pas oublié.

Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,

Les souvenirs et les regrets aussi,

 

Et le vent du nord les emporte,

Dans la nuit froide de l’oubli.

Tu vois, je n’ai pas oublié,

La chanson que tu me chantais.

 

C’est une chanson, qui nous ressemble,

Toi qui m’aimais, moi qui t’aimais.

Nous vivions, tous les deux ensemble,

Toi qui m’aimais, moi qui t’aimais.

 

Et la vie sépare ceux qui s’aiment,

Tout doucement, sans faire de bruit.

Et la mer efface sur le sable,

Les pas des amants désunis.

 

Nous vivions, tous les deux ensemble,

Toi qui m’aimais, moi qui t’aimais.

Et la vie sépare ceux qui s’aiment,

Tout doucement, sans faire de bruit.

Et la mer efface sur le sable

Les pas des amants désunis…


1945 – pour le film Les Portes de la nuit de Marcel Carné

Je suis Jacques Prévert, né en 1900, enfant de Paris et du siècle. Mon chemin, un peu vagabond, m’a mené des rues de la capitale aux cercles des surréalistes, où j’ai croisé des figures comme André Breton. Mais c’est en poésie et au cinéma que j’ai trouvé ma voix : écrire des mots simples, directs, qui touchent le cœur. Paroles, mon recueil publié en 1946, m’a offert une place dans la poésie française, où mes vers se sont inscrits avec leurs airs de chanson. Mes collaborations avec le réalisateur Marcel Carné ont marqué le cinéma français, et Les Enfants du Paradis reste un de mes plus beaux souvenirs. Dans mes textes, j’aime parler d’amour, de liberté, de révolte, avec toujours un peu d’humour et beaucoup d’humanité. J’ai quitté ce monde en 1977, mais mes mots, eux, continuent de résonner.

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