Matin d’Automne - François Coppée
C’est l’heure exquise et matinale
Que rougit un soleil soudain.
A travers la brume automnale
Tombent les feuilles du jardin.
Leur chute est lente. On peut les suivre
Du regard en reconnaissant
Le chêne à sa feuille de cuivre,
L’érable à sa feuille de sang.
Les dernières, les plus rouillées,
Tombent des branches dépouillées :
Mais ce n’est pas l’hiver encor.
Une blonde lumière arrose
La nature, et, dans l’air tout rose,
On croirait qu’il neige de l’or.
1872 dans le recueil Promenades et Intérieurs
Je suis François Coppée, né en 1842 à Paris, et on m’a souvent surnommé le « poète des humbles ». J’ai grandi dans une famille modeste, et mes débuts littéraires m’ont rapidement mené au succès. Ma poésie s’attache à décrire la vie quotidienne, les petits métiers, et les gens simples, ceux qui vivent dans l’ombre des grandes avenues parisiennes. Dans des recueils comme Les Humbles, j’ai voulu rendre hommage à ces vies silencieuses, en utilisant un style simple et sincère. Le théâtre m’a également passionné, et mes pièces comme Le Passant ont connu un grand succès. Même si mes vers sont souvent empreints de mélancolie, j’espère qu’ils touchent ceux qui savent voir la beauté dans les détails du quotidien. Ma plume, qu’on dit réaliste, est surtout un témoignage de mon attachement aux choses simples et à la ville de Paris, qui a toujours nourri mon inspiration.