Le réveil - Marceline Desbordes-Valmore
Sur ce lit de roseaux puis-je dormir encore ?
Je sens l’air embaumé courir autour de toi ;
Ta bouche est une fleur dont le parfum dévore :
Approche, ô mon trésor, et ne brûle que moi.
Éveille, éveille-toi !
Mais ce souffle d’amour, ce baiser que j’envie,
Sur tes lèvres encor je n’ose le ravir ;
Accordé par ton coeur, il doublera ma vie.
Ton sommeil se prolonge, et tu me fais mourir :
Je n’ose le ravir.
Viens, sous les bananiers nous trouverons l’ombrage.
Les oiseaux vont chanter en voyant notre amour.
Le soleil est jaloux, il est sous un nuage,
Et c’est dans tes yeux seuls que je cherche le jour :
Viens éclairer l’amour.
Non, non, tu ne dors plus, tu partages ma flamme ;
Tes baisers sont le miel que nous donnent les fleurs.
Ton coeur a soupiré, viens-tu chercher mon âme ?
Elle erre sur ma bouche et veut sécher tes pleurs.
Cache-moi sous des fleurs.
1830 dans le recueil Romances.
Je suis Marceline Desbordes-Valmore, née en 1786, et ma poésie est un mélange de tendresse, de mélancolie et de réflexion sur la condition humaine. Dans Le réveil, j’évoque l’été comme un moment de transition, où la lumière du matin vient dissiper les ombres de la nuit. L’été, pour moi, n’est pas seulement une saison de chaleur, mais aussi un moment de renouveau, de retour à la vie. Dans ce poème, le réveil est à la fois une image de l’aurore et une métaphore du retour à la clarté après une période de troubles. J’aime capter les moments de calme et de douceur, où la nature reprend son souffle et où l’on peut, à travers le quotidien, ressentir la beauté simple mais profonde de l’existence. Le réveil est une invitation à savourer les instants de paix et à s’éveiller à la beauté du monde autour de nous.
