Les fourriers d’Été - Charles d’Orléans
Les fourriers d’Été sont venus
Pour appareiller son logis
Et ont fait tendre ses tapis
De fleurs et de verdures tissus.
En étendant tapis velus
De verte herbe par le pays
Les fourriers d’Été sont venus.
Cœurs d’ennui pieça morfondus,
Dieu merci, sont sains et jolis ;
Allez-vous en, prenez pays,
Hiver, vous ne demeurez plus :
Les fourriers d’Été sont venus.
écrit au XVe siècle, dans la période de ses premières œuvres poétiques, probablement au début des années 1400. Ce poème appartient à son recueil Ballades
Je suis Charles d’Orléans, né en 1394, et ma poésie a souvent été une réflexion sur l’amour, le temps et la nature. Dans mon poème Les fourriers d’Été, j’évoque l’arrivée de l’été d’une manière presque joyeuse, comme une promesse de chaleur et de renouveau. L’été, pour moi, n’est pas simplement une saison, mais un personnage qui entre en scène, apportant avec lui la lumière, la chaleur et la vitalité. Dans ce poème, je parle des « fourriers », ces serviteurs du soleil qui annoncent la venue de l’été, qui préparent le terrain pour la saison de la croissance. C’est un poème léger, presque chantant, où la nature semble se réveiller sous l’action de l’été, et où je capture, dans un langage simple, l’exaltation d’un moment où tout semble renaître sous l’effet du soleil.