Sonnet d’été - Germain Nouveau
Nous habiterons un discret boudoir,
Toujours saturé d’une odeur divine,
Ne laissant entrer, comme on le devine,
Qu’un jour faible et doux ressemblant au soir.
Une blonde frêle en mignon peignoir
Tirera des sons d’une mandoline,
Et les blancs rideaux tout en mousseline
Seront réfléchis par un grand miroir.
Quand nous aurons faim, pour toute cuisine
Nous grignoterons des fruits de la Chine,
Et nous ne boirons que dans du vermeil ;
Pour nous endormir, ainsi que des chattes
Nous nous étendrons sur de fraîches nattes ;
Nous oublirons tout, – même le soleil !
1890 dans son recueil Premiers poèmes
Je suis Germain Nouveau, né en 1851, et ma poésie est marquée par une recherche de la beauté dans les petites choses, l’intensité des sensations et la contemplation des éléments naturels. Dans Sonnet d’été, j’évoque cette saison avec une douceur et une lumière presque palpables, où la chaleur du soleil se mêle à la quiétude des paysages. L’été, pour moi, est une période de plénitude, de simplicité, où la nature se déploie dans toute sa splendeur. Dans ce poème, je cherche à capter la lumière chaude de l’été, à faire ressentir l’instant où tout semble suspendu, où la nature et l’âme humaine se confondent dans une même vibration. Sonnet d’été est une invitation à se laisser imprégner par la beauté de la saison, à s’émerveiller de chaque détail que l’été offre, et à vivre pleinement l’instant présent. C’est un poème de paix et de contemplation.