Que j’aime le premier frisson d’hiver ! - Alfred de Musset
Que j’aime le premier frisson d’hiver ! le chaume,
Sous le pied du chasseur, refusant de ployer !
Quand vient la pie aux champs que le foin vert embaume,
Au fond du vieux château s’éveille le foyer ;
C’est le temps de la ville. — Oh ! lorsque, l’an dernier,
J’y revins, que je vis ce bon Louvre et son dôme,
Paris et sa fumée, et tout ce beau royaume
(J’entends encore au vent les postillons crier),
Que j’aimais ce temps gris, ces passants, et la Seine
Sous ses mille falots assise en souveraine !
J’allais revoir l’hiver. — Et toi, ma vie, et toi,
Oh ! dans tes longs regards j’allais tremper mon âme ;
Je saluais tes murs. — Car, qui m’eût dit, madame,
Que votre cœur sitôt avait changé pour moi ?
Août 1829.
Je suis Alfred de Musset, né en 1810, poète romantique dont la plume se nourrit de mélancolie, de désillusion et d’amour écorché. Ma jeunesse, bercée par l’esprit bouillonnant du romantisme, m’a inspiré de nombreux poèmes où l’amour et la douleur se répondent. Mes œuvres, telles que Les Nuits et Confession d’un enfant du siècle, dévoilent mes combats intérieurs et mes sentiments tumultueux. À travers des vers délicats, j’explore l’âme humaine, ses faiblesses et ses élans, offrant aux lecteurs un miroir de leur propre sensibilité. En quête d’absolu, je me suis souvent heurté aux réalités de l’amour et de la société, mais chaque poème est pour moi un refuge, un espace où je trouve enfin la paix.