Mai - François Coppée
Depuis un mois, chère exilée,
Loin de mes yeux tu t’en allas,
Et j’ai vu fleurir les lilas
Avec ma peine inconsolée.
Seul, je fuis ce ciel clair et beau
Dont l’ardente effluve me trouble,
Car l’horreur de l’exil se double
De la splendeur du renouveau.
En vain j’entends contre les vitres,
Dans la chambre où je m’enfermai,
Les premiers insectes de Mai
Heurter leurs maladroits élytres ;
En vain le soleil a souri ;
Au printemps je ferme ma porte
Et veux seulement qu’on m’apporte
Un rameau de lilas fleuri ;
Car l’amour dont mon âme est pleine
Retrouve, parmi ses douleurs,
Ton regard dans ces chères fleurs
Et dans leur parfum ton haleine.
1878 dans le recueil Les Récits et les Élégies
Je suis François Coppée, né en 1842 à Paris, et la poésie a toujours été ma façon d’exprimer les nuances de la vie. Dans mon poème « Mai », je célèbre l’éveil du printemps avec toute la beauté et la fraîcheur qu’il apporte. J’ai toujours été passionné par les changements de la nature, et ce poème reflète mon émerveillement face aux fleurs qui s’épanouissent et à la douceur des journées qui rallongent. Mon style est souvent mélancolique et tendre, cherchant à toucher le cœur des lecteurs. À travers mes vers, j’espère transmettre des émotions universelles, invitant chacun à apprécier la magie de la nature et la joie simple que le printemps peut offrir. Pour moi, chaque poème est une invitation à se reconnecter avec les plaisirs simples de la vie, et « Mai » incarne cette célébration de la beauté et de l’espoir que la saison printanière représente.