Mai - Guillaume Apollinaire
Le mai le joli mai en barque sur le Rhin
Des dames regardaient du haut de la montagne
Vous êtes si jolies mais la barque s’éloigne
Qui donc a fait pleurer les saules riverains ?
Or des vergers fleuris se figeaient en arrière
Les pétales tombés des cerisiers de mai
Sont les ongles de celle que j’ai tant aimée
Les pétales flétris sont comme ses paupières
Sur le chemin du bord du fleuve lentement
Un ours un singe un chien menés par des tziganes
Suivaient une roulotte traînée par un âne
Tandis que s’éloignait dans les vignes rhénanes
Sur un fifre lointain un air de régiment
Le mai le joli mai a paré les ruines
De lierre de vigne vierge et de rosiers
Le vent du Rhin secoue sur le bord les osiers
Et les roseaux jaseurs et les fleurs nues des vignes
Rhénanes
1913 dans le recueil Alcools
Je suis Guillaume Apollinaire, né en 1880 à Rome, mais c’est à Paris que j’ai trouvé ma voix en tant que poète. Dans mon poème « Mai », je célèbre le printemps avec toute la joie et la fraîcheur qu’il apporte. J’ai toujours été fasciné par les jeux de lumière et les couleurs vibrantes de cette saison, et ce poème est une ode à la beauté éphémère de la nature qui s’éveille. Mon style est souvent innovant, mêlant formes traditionnelles et expérimentations, car je crois que la poésie doit évoluer avec son temps. J’aime jouer avec les mots et les sonorités pour créer des images fortes et évocatrices. À travers mes vers, j’espère encourager chacun à s’émerveiller devant la magie du printemps, à ressentir la joie de vivre et à célébrer chaque moment précieux que la nature nous offre. Pour moi, chaque poème est une invitation à explorer les profondeurs de l’âme et les beautés du monde.