L’après-midi sur la grève - Fernand Dauphin
Douceur du sable chaud ! Plénitude ! Paresse !
On savoure à longs traits l’immense après-midi.
Mon corps, que mon esprit s’imagine engourdi,
Gît sur le sable, heureux, délié du servage :
Quelles fêtes, le grain délicat de la plage,
L’embrun, les flaques d’or, les rubans de varech,
L’odeur du large ! Il n’est plus mien. Il joue avec
Ces grands êtres, le vent, le ciel, la mer, la terre ;
Il retrouve leur beau langage élémentaire,
Que l’esprit, tout guidé sur l’abstrait, n’entend plus.
Du rire des cailloux roulés par le reflux
Au bond des flots rentrant dans la grotte qui gronde,
Il écoute le chant des premiers jours du monde,
Ravi de se savoir si neuf et primitif,
D’être tiré du même fond que le récif
Ou du même tissu que l’onde aux vertes moires ;
Il n’est plus chair, il n’est plus sang : il est mémoire.
1922 – Les Allégresses
Je suis Fernand Dauphin, né en 1885, et ma poésie est marquée par la contemplation de la nature, des paysages et des instants de la vie quotidienne. Dans mon poème L’après-midi sur la grève, je parle de l’été avec une douceur tranquille, en décrivant l’atmosphère d’une plage déserte sous le soleil. L’été, pour moi, est une période où l’on prend le temps d’observer, de sentir, et de vivre pleinement chaque instant. Dans ce poème, je cherche à capturer l’essence d’un après-midi paisible, où la chaleur du soleil rencontre la fraîcheur de la mer, et où le temps semble suspendu. J’aime que mes vers évoquent ce calme, cette beauté simple mais profonde qui émane de la nature, de la mer, et de l’été. L’après-midi sur la grève est une invitation à savourer le silence, à se perdre dans la contemplation des éléments.